Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


L’affaire Khalifa, le grand déballage : les bizarreries de la Banque arabe intercontinentale (9ème partie) par Hichem Aboud

Publié par The Algerian Speaker sur 27 Avril 2013, 12:49pm

Catégories : #TCHIPA (Corruption) - srika et tutti quanti

khalifa.jpgNous avons vu dans notre précédente édition quel genre de banque Rafik Abdelmoumen Khalifa a utilisé pour déposer les fonds sortis illégalement d’Algérie. Une banque dont le président du conseil d’administration n’était autre que le ministre algérien des Finances, Mohamed Tribèche.

Cette banque se distingue par d’innombrables bizarreries dont nous ne citerons que les plus flagrantes. Mais avant de nous attarder sur ces bizarreries, commençons par voir le bilan de la banque à cette période où Khalifa était le plus gros client en y déposant des millions et des millions d’euros.
Que dit le bilan de la BIA à la clôture de l'exercice 2001 ?
A l'actif:
Créances sur établissements bancaires 576 400 000 €
Créances sur la clientèle 161 500 000 €
Obligations et autres titres 63 900 000 €
Actions et autres titres 50 500 000 €
Au passif:
Dettes envers les établissements de crédit 621 000 000 €
Comptes créditeurs de la clientèle 58 800 000 €
Les créances sur la clientèle:
Créances commerciales 1 043 000 €
Crédits à la clientèle 147 332 000 €
Prêts à terme à la clientèle 3 500 000 €
Créances douteuses 8 443 000 €
Créances rattachées 1 199 000 €
Les dettes envers les établissements de crédit:
Les dépôts à vue des banques 67 449 148 €
Les dépôts à terme des actionnaires 126 186 140 € (Banque d'Algérie et BEA …)
Comptes ordinaires 67 449 000 €
Comptes et emprunts à terme 552 623 000 €
Dettes rattachées 902 000 €
Les fonds propres sont passés de 90.000.000 à1O2.000.000 euros, en 2001, et 153.000.000 €, en mai 2002.
Que de bizarreries !
Que signifient tous ces chiffres ? Pour le profane, ils ne font que lui donner le vertige plutôt que de le renseigner sur une effroyable réalité.
Essayons de nous pencher, à titre d'exemple, sur les 147 332 000 € de crédit à la clientèle. N'importe quel connaisseur vous dira que c'est énorme comme montant. Mais le problème n'est pas là. La question est de savoir qui sont-ils ces clients qui profitent de ces crédits ? Est-ce les exportateurs français ou les investisseurs algériens et lesquels ? Tout le mystère est là. Impossible de connaître le nom d'un seul bénéficiaire. En tous cas, ce ne sont pas des clients ordinaires.
Autre bizarrerie : des créances douteuses de l'ordre de 8 443 000 €. Qui est derrière ces créances douteuses et pourquoi ? Sachant que c'est douteux, c'est, donc, une perte sèche pour la banque. Depuis quand une banque prête-elle à des clients douteux ? Ça donne une idée sur la clientèle de la BIA.
En fin d'année, les ressources de la clientèle baissent de 26,5 %, car certains dépôts ponctuels avec des résidents n'ont pas été renouvelés. Les dépôts à vue et à terme de la clientèle non résidente restent stables et atteignent 46 755 795 €. Ils représentent 80% de l'ensemble des comptes créditeurs de la clientèle. C'est ce qui ressort de la lecture du bilan. Et dire que notre interlocuteur au téléphone nous a signifié qu'il n'ouvre pas de comptes à des clients non-résidents.
Qui sont-ils, donc, ces détenteurs de compte non-résidents ? Là, aussi, c'est l'opacité totale. On ne saura rien sur ces clients non-résidents. On se contentera de deviner et de pointer, naturellement, le doigt vers cette mafia qui a plongé l'Algérie dans une faillite totale, poussant ses enfants à ne rêver que d'exil.
Quant aux clients résidents, tout ce que nous pouvons dire, c'est que ce ne sont pas des ressortissants algériens ordinaires. Ce n'est pas, non plus, le planton ou la secrétaire du centre culturel algérien, dont le maigre salaire ne permet pas de croiser les nababs super-citoyens au siège de la BIA, qui ouvrent des comptes dans cette banque un peu spéciale. Ce ne sont pas, non plus, des ressortissants libyens. C'est de notoriété publique que la Libye ne compte qu’une très faible communauté en France, composée en majorité de diplomates.
Par contre, les comptes des non-résidents restent stables. A eux seuls, ils détiennent près de 47 millions d'euros. Ils représentent 80% de l'ensemble des comptes créditeurs. Connaissez-vous beaucoup d'Algériens qui ont un compte à la BIA, juste pour leurs dépenses lors de leur passage à Paris ? Entendent-ils parler de cette banque pour penser y ouvrir des comptes courants de non-résidents ?
En quoi cette banque est-elle rentable pour l'Algérie ? D'autant qu'il n'y a aucun effort déployé pour encourager les Algériens salariés et commerçants, résidents en France, à y ouvrir un compte courant ou un compte épargne. Bien au contraire, on voudrait bien tenir à l'écart les Algériens. Plus ils sont loin de cette banque, mieux sont préservés les secrets bancaires de sa clientèle triée sur le volet. Ne pensez, surtout, pas qu'on trouvera à la BIA un employé enfant du peuple, issu de la communauté algérienne immigrée.
Des salariés payés royalement pour garder les secrets d’une clientèle douteuse
Ceux qui travaillent à la BIA sont des privilégiés. Toutes les personnes que nous avons eues au téléphone sont françaises. Normal, on ne va pas embaucher un Algérien dans une banque planquée dans un quartier chic de Paris. On ne prend pas de " bougnoules " pour qu'ils aillent chanter sur tous les toits que " les grosses légumes " ont placé leur fortune en France.
Pour un effectif de 77 personnes, en 2002, la banque a déboursé 4.388.000 d'€. C'est dire que les salaires sont très intéressants. Le dernier des employés est bien tenu en main. A la moindre fuite ou le moindre mot de plus, il se retrouvera aux ASSEDIC (la caisse d’allocation chômage) en train de compter les mois de galère. Les employés français, outre le fait qu'ils soient recrutés dans les quartiers chics où ils ne risquent pas d'avoir de copains algériens, tiennent, tout de même, à ne pas perdre un salaire que nulle autre banque ne pourrait leur octroyer. Imaginez un peu : 4 millions d'euros à répartir entre 77 salariés. En dépit de la différence des statuts, le dernier des employés toucherait au minimum 3.000 euros par mois. Or, à cette époque, le salaire moyen d'un employé de banque en France ne dépassait pas 1500 euros.
Quant aux augustes dirigeants, en plus de leur salaire mensuel, la banque prend en charge leurs déplacements, repas et soirées mondaines compris.
Pour les seuls frais de transport et déplacement de ses dirigeants, la BIA a déboursé la coquette somme de 425.000 €. Il est bon de rappeler que la BIA n'a pas d'autres agences en France ni de clientèle à démarcher pour justifier ces énormes frais de déplacement. Pour les services extérieurs, elle à dépensé, au titre de l'exercice 2001, la somme de 2.079.000 € qui demeure difficile à justifier.
Le conseil d'administration s'est en outre octroyé des jetons de présence aux réunions pour un montant annuel de 95.700 €. Une somme à partager entre une demi-douzaine d'hommes dont notre ministre des Finances. C'est leur argent de poche pour assister à une ou, tout au plus, deux réunions par an. Des réunions qui font partie du travail pour lequel ils sont royalement rémunérés.
L'assemblée générale n'a pas omis également de renouveler pour trois ans le mandat des administrateurs. C'est à dire que les mêmes personnes vont continuer à jouir de la manne de la BIA.
La banque dispose (selon le rapport du commissaire aux comptes) de fonds très élevés par rapport à ses besoins. L'exigence globale de fonds propres au 31/12/2001 s'élevait à 21.534.385 €, le ratio global de couverture qui en découle ressort à 498 %. Elle ne prévoit aucune activité en matière de recherche et développement. Mais, autre paradoxe, non seulement, il n'y a pas de partage de dividendes, mais il y a augmentation inutile de capital. La BIA prend des risques démesurés. Ses engagements sont disproportionnés par rapports aux engagements reçus :
Ouvertures de crédits documentaires 2.297.000 €
Autres ouvertures de crédits confirmés 10.211.000 €
Acceptations à payer 1.857.000 €
Confirmation de credoc 240 700 000 €
Autres garanties 10.435.000 €
Autres engagements irrévocables 15 683 000 €
Autres garanties ordres clients 9 502 000 €
Autres engagements DOUTEUX 12 197 000 € Total 288 518 000 €
Les engagements reçus en garantie, quant à eux, sont ridiculement bas :
Autres garanties reçues des états de crédits 9.885 000 €
Autres garanties reçues sur crédoc 6 684 000 €
Autres garanties reçues sur engagements par signature 14 182 000 €
Autres garanties reçues de la clientèle 12 234 000 € Total 42 987 000 €
Des questions restées en suspens
Beaucoup de questions sont en suspens en ce qui concerne cette banque constituée avec les capitaux nationaux à l'étranger et qui ne bénéficie pas aux opérateurs nationaux résidents ou non-résidents. Beaucoup ignorent jusqu'à son existence. A travers la BIA, ne finance-t-on pas, avec les deniers de l'Etat, les affaires douteuses de certains aventuriers prédateurs de l'économie algérienne qui servent de prête-nom au gang maffieux ? Cette banque, qui revient très cher au pays, ne sert-elle pas d'outil aux mains de truands en cols blancs pour blanchir l'argent ou pour planquer des montants frauduleusement soustraits au fisc algérien, comme le faisait Rafik Abdelmoumen Khalifa ? Des questions auxquelles seuls les dirigeants de la BIA peuvent répondre s'ils voudraient bien le faire.
Ces sommes d'argent investies à Paris, dans la discrétion la plus outrageante, l'Algérie en a besoin. Beaucoup d'opérateurs, d'industriels, petits et grands, sont à la recherche de garanties ou de confirmation de crédocs, mais ils ne peuvent pas solliciter cette banque. Ils ne demandent pas des financements. Ils savent que cela est un privilège pour les larbins des décideurs et des parrains. Ils demandent juste des garanties et ouvrir des comptes dans une banque algérienne pour leurs transactions commerciales.
Ne serait-il pas plus rentable pour l'Algérie d'ouvrir une banque algérienne qui permettra aux résidents algériens d'y ouvrir des comptes comme le font les Marocains, les Tunisiens, les Portugais, les Polonais etc. Mais tant que cela peut servir les intérêts de l'Algérie et des Algériens, cela n'intéresse pas les gouvernants de ce pays.
Dossier élaboré par Hichem ABOUD
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